« Il faut aller vers le plein emploi dans toute la France, il faut vraiment s'intéresser aux territoires », a estimé Pierre Gattaz ce matin aux « 4 Vérités » de FRANCE 2. Interrogé sur la déclaration de Bruno Le Maire qui souhaite trouver un milliard dans les aides aux entreprises, le président du Medef précise que « ce ne sont en fait pas exactement des aides, ce sont des incitations fiscales qui ont été mises en place, parce que la fiscalité est trop lourde », il estime donc que « si on supprime ce qu'on appelle des aides aux entreprises, il faut baisser la fiscalité en face ». Concernant le bonus-malus sur le recours aux contrats courts, Pierre Gattaz explique qu’« on sait que certaines professions ont besoin de contrats courts (…) On sait que taxer les contrats courts ne crée pas d'emplois ». « C'est un problème qu'il faut régler autrement », assure-t-il, suggérant « de donner (…) un peu plus d'agilité et de flexi-sécurité aux CDI ». « Nous travaillons actuellement avec les branches concernées pour donner des idées, des propositions dès septembre, octobre », ajoute-t-il. Abordant le sujet de l’objet social des entreprises, Pierre Gattaz considère « qu’il faut créer un modèle social français qui soit d'excellence économique, parce que, on ne peut pas faire autrement, profondément humain, profondément respectueux de l'environnement », car, constate-t-il, « les entreprises qui durent, celles qui marchent, font tr� �s attention à leurs salariés et leurs collaborateurs et à l'environnement ». Sur la répartition de la valeur ajoutée, la règle des trois tiers « est une très bonne règle qui s'applique bien à certains métiers industriels », estime Pierre Gattaz, mais « ça ne peut pas marcher partout, dans le commerce, c’est différent de l'industrie, qui est différente des services ». « Par contre, moi, patron du MEDEF, je pousse tous les chefs d'entreprise à mettre en place des systèmes, d'actionnariat salarié, d'intéressement, de participation, qui est obligatoire, et de primes », ajoute-t-il. Selon le président du Medef, pour lutter contre la montée des populismes, « il faut continuer de faire beaucoup de pédagogie, d'une part, des réformes, et deuxièmement, s'occuper des territoires ». « Il faut aller vers le plein emploi dans toute la France, il faut vraiment s'intéresser à ces territoires et à ces personnes qui sont sans doute en grande détresse, dans des villes qui ont 15, 20 % de chômage », insiste-t-il. Enfin, sur l’ISF, le président du Medef se rappelle avoir vu « 20 concurrents patrimoniaux se vendre et partir de France à cause de l’ISF, aujourd'hui, ces usines, qui appartenaient à des familles sont parties, ont été dévitalisées ». Avec la réforme de l’ISF, il espère « qu’elles vont revenir, il faut absolument que ces personnes, ces familles reviennent recréer de l'emploi, c'est ça les dégâts de cet impôt ISF, c’est sur l'industrie, sur les ETI patrimoniales, sur ces grosses PME qui n'ont pas voulu continuer de grandir ».