Georges Tschinschang : "Le conseil de prud'hommes est un régulateur social."

Georges TschinschangPrésident emploeyru du conseil de prud'hommes de Nancy, Georges Tschinschang peut s'appuyer sur une solide expérience de directeur des relations sociales dans un groupe de distribution et sur 36 ans de justice prud'homale. Il nous livre sa vision de l'institution.

Georges Tschinschang est entré au conseil de prud'hommes de Nancy le 7 janvier 1981. Il a depuis accumulé une riche expérience au sein de cette instance comptant pas moins de 128 conseillers : 64 pour les salariés et 64 pour les employeurs, "il faut ajouter à cela les 128 suppléants" souligne-t-il.

Un travail complexe

"Depuis une quinzaine d'années, j'observe une complexification des affaires. On a de plus en plus de lois à examiner" constate Georges Tschinschang. Un travail important, avec de nombreux textes juridiques à mobiliser (Code civil, Code du Travail, etc), demandé à des conseillers bénévoles qui ont vu leur mandat prolonger de deux ans supplémentaires par le ministre du Travail François rebsamen en avril dernier. Ainsi élus en 2008, les conseillers resteronts en poste jusqu'en 2017.

Ces conseillers, employeurs et employés, doivent trancher ensemble d'après des articles de loi denses et sujets à diverses interprétations."A Nancy, on s'écoute beaucoup, il n'y a pas d'ambiance partisane. Il y a seulement 4% de départage pour une moyenne de 10% au niveau national" révèle Georges Tschinschang. Ce bon fonctionnement s'explique aussi par l'implication des greffes, "il faut saluer l'extraordinaire travail et l'engegement de l'équipe des greffes, malgré le cruel manque de personnel".

L'institution fonctionne parfaitement avec près de 1 450 affaires traités par an, des décisions davantage acceptées qu'au niveau national. En effet, 32% des cas vont en appel à Nancy, pour près de 64% en moyenne dans l'ensemble du pays.

Une image fausse

Chez les chefs d'entreprise, le conseil de prud'hommes a parfois la réputation d'être davantage en faveur des salariés. Une vision erronée selon Georges Tschinschang, qui rétorque, statistiques à l'appui, "prenons les chiffres concrets : dans 42% des cas les réclamations des salariés sont complètement rejetées et dans les 58% restants elles le sont aussi parfois partiellement". cependant, aujourd'hui beaucoup de litiges entre employé et employeur vont en jnugement, "environ 90%" selon le conseiller.

De plus, depuis 2008, il y a de plus en plus de licemciements économiques,"nous le constatons et ce motif est fréquemment conesté par les employés" explique Georges Tschinschang. Le conseil de prud'hommes lui apporte beaucoup, il l'évoque ainsi "j'apprends sans cesse grâce à ce poste, aussi bien sur la législation que le tissu économique". Instrument de régulation sociale, la mission de cette institution semble plus que jamais primordiale pour maintenir un dialogue entre employeurs/employés, dans un contexte troublé de crise économique aiguë.

karl Demyttenaere pour le magazine du medef Meurthe-et-Moselle - octobre 2014

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